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lundi 22 novembre 2010

Un article paru sur "laclasse.fr"

18/11/2010 - Sur demande des parents, un enseignant à la retraite assure une classe alternative. L'IA parle de classe sauvage.


Jean-Pierre Hours, enseignant à la retraite depuis six ans, assure depuis la rentrée de septembre 2010, une classe alternative, rassemblant neuf élèves de Cycle 3, dans le village de Saint-Etienne-Vallée-Française (Lozère). Cette initiative des parents d'élèves est intervenue suite à la décision de l'inspection académique de fermer la 3e classe de l'école maternelle-primaire de ce village de 500 habitants. Les parents réclament l'ouverture d'une classe par cycle. Actuellement, une classe accueille 22 élèves de maternelle. La seconde classe, qui devait accueillir 15 élèves du CP au CM2, ne compte plus que cinq enfants. Le 28 septembre 2010, le conseil municipal a pris une délibération mettant à disposition des parents d'élèves l'ancienne troisième classe ainsi que le matériel d'enseignement nécessaire et offre aux enfants de la classe alternative les mêmes services que ceux offerts aux enfants de l'école publique (cantine, garderie, ramassage scolaire). Le village accueille également le collègue du secteur (87 élèves et un internat). La Lozère a une densité de sept habitants par km2.

De son côté, François Lacan, inspecteur d'académique de la Lozère, parle de classe sauvage et dénonce un simulacre de pédagogie : l'enseignant est à la retraite et n'a plus de qualité pour enseigner, indique à l'AEF l'IA. Il estime que Jean-Pierre Hours n'est pas au courant des programmes de 2008 et n'a pas suivi la formation assurée par le rectorat de Montpellier pour une remise à niveau des enseignants sur les programmes. François Lacan regrette également que ces élèves ne bénéficient pas des partenariats culturels et sportifs qui existent habituellement dans une école.

Pour l'inspecteur d'académie, les enfant sont considérés comme absents et non scolarisés dans l'Education nationale, une situation qui pourrait déboucher sur le redoublement des élèves. Les parents hypothèquent l'avenir de leur enfant, déclare François Lacan qui parle de refus de l'école de la République. Il adressera un courrier aux parents d'élèves dans les prochains jours pour leur rappeler leurs responsabilités ainsi que les conséquences éventuelles de leur décision. L'IA indique : si la personne qui dit enseigner veut mettre en place une école privée sous contrat ou enseigner à domicile, il faut qu'elle suive les démarches.

Les parents se sont braqués dans une situation où ils font fi des décisions de justice, analyse François Lacan en faisant référence à la décision du 7 juillet 2010 du tribunal administratif de Nîmes. L'ordonnance déboute les parents d'élèves de leur demande d'annulation de la décision prise par l'inspecteur d'académie de supprimer le 3e poste d'enseignant.

C'est une classe strictement normale, où l'on travaille sur les fondamentaux. Je respecte les horaires et les programmes de l'Education nationale, explique à l'AEF Jean-Pierre Hours, instituteur de la classe alternative et conseiller municipal d'opposition de Saint-Etienne-Vallée-Française. Les enfants ont un bon niveau et n'auront aucun problème pour entrer en 6e. Pour Jean-Pierre Hours, il s'agit d'un combat pour l'école et non pas d'un combat politique. J'ai le sentiment que notre combat est juste et je ne me serais pas engagé dans cette action tout seul. Ce sont les parents qui sont venus me voir, détaille-t-il. Il estime avoir le devoir d'être très proche des parents pour les informer de ce qui se fait dans la classe, puisqu'il n'est pas soumis à l'autorité de l'inspection académique. Jean-Pierre Hours ne souhaite pas continuer toute l'année scolaire mais se dit prêt à le faire tant que les parents le soutiennent. Je ne veux pas que cela créée de dissension ou de fracture au sein du village, explique-t-il.

Jean-Pierre Hours rappelle que le précédent inspecteur d'académie de la Lozère avait laissé trois ans au village pour rétablir les effectifs. Or, le nouveau IA n'a pas attendu ces trois ans et a fermé une classe, alors même que les effectifs remontent, regrette l'enseignant. Un contrat moral dont François Lacan dit ne pas avoir de trace. Nos territoires sont d'une fragilité extrême et les écoles en sont le lien, défend l'enseignant. Une idée partagée par Gérard Crouzat, maire de Saint-Etienne-Vallée-Française. Ce dernier regrette cependant la méthode employée et aurait préféré attendre la réponse du tribunal administratif de Nîmes demandant la réouverture de la 3e classe du village. Il ne faut pas que les histoires d'adultes impactent les enfants, dit Gérard Crouzat. Je pensais qu'on pouvait négocier avec l'inspecteur d'académie car les effectifs n'étaient pas en diminution et que nous avons fait d'importants investissements dans l'école. Le village devrait également accueillir, dans les prochains mois, une crèche itinérante. Le maire indique que trois ou quatre élèves supplémentaires devraient intégrer l'école d'ici la fin de l'année 2010.

Pour défendre l'idée d'une école rurale d'excellence, une quinzaine d'écoles et deux collèges de deux vallées cévenoles, organisent un éducathlon. Après s'être rendu dans chacun des établissements, les parents d'élèves ont déposé un document rassemblant 13 leviers pour la qualité de l'éducation en milieu rural auprès de l'inspecteur d'académie et du préfet de la Lozère mardi 16 novembre. Nous demandons une école rurale d'excellence, explique Jean-Pierre Hours. Le premier levier repose sur une demande de concertation régulière et de coopération continue entre parents, corps d'enseignants et administrations puisque les enfants sont au cœur du système éducatif, indiquent les parents d'élèves. Ils demandent également que le temps de transport des élèves jusqu'à leur établissement soit inférieur à une demi-heure (le collège de Saint-Etienne-Vallée-Française va chercher des enfants dans un rayon de 3/4 d'heure de transport).


Source : AEF

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