Bulletin de presse du premier jour de l’Educathlon
L’initiative inédite du Collectif pour la Qualité de l’Education en Cévennes d’organiser l’Educathlon a reçu un écho fort dans les Cévennes. Ce collectif, qui regroupe plusieurs associations de parents d’élèves, des parents individuels, des élus, des enseignants, des professeurs et d’autres personnes, a relié dans la journée de mardi 16 novembre 2010 une douzaine d’établissements d’éducation dans le Sud-est de la Lozère. Dans chaque établissement, des parents d’élèves, des élus, des enseignants, des habitants et des commerçants ont exprimé avec leurs propres mots, l’intérêt d’une éducation de qualité et de proximité pour les Cévennes.
Au total, autour de 150 personnes ont participé durant la journée à cette initiative. Des dizaines de lettres aux Députés, au Sénateur, au Préfet de la part des maires et autres élus, des associations de parents d’élèves et des parents d’élèves individuels, des citoyens, des enfants, des commerçants, des enseignants ont été recueillies. Une pétition a été signée par de nombreux habitants. Des enfants ont également réalisé des dessins.
Tous ces messages portent l’expression personnelle et collective de l’importance du tissu de proximité de l’éducation pour nos enfants, pour nos familles, pour nos villages, pour notre territoire.
Pourquoi ce mouvement ?
L’Assemblée Nationale et le Sénat décident ces jours ci du budget 2011. L’annonce, qu'en Lozère, entre 2011 et 2013, 75 postes sont sur la sellette pour être supprimés dans le cadre du dogme politique du non-remplaçement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite, fait craindre une suppression massive des classes, des postes de professeurs et d’autres personnels attachés à l’éducation, comme les RASED. Les participants réclament au gouvernement et aux élus nationaux la suppression de ce projet.
L’onde de choc vient du constat qu’il n’est pas possible de supprimer autant de postes en Lozère sans attaquer la qualité de l’éducation.
Très inquiétant pour les Cévennes (et pour toute la Lozère) lorsque le gouvernement préconise la fermeture des écoles avec une ou deux classes et les collèges de moins de 300 élèves.
Cette politique est critiquée par tous, parce qu’elle condamne à mort, non seulement beaucoup d’écoles maternelles et écoles primaires et presque tous les collèges, mais entraîne des effets de désertification de nombreuses communes avec elle.
Le Collectif constate, en plus, que des garanties données dans le passé, par exemple du maintien de 3 classes à St. Etienne Vallée Française, ne valent absolument rien parce que l’Inspecteur a supprimé la troisième classe. En fait, ce sont les parents avec des instituteurs à la retraite qui remplissent le devoir de l’Etat dans cette commune.
L’Educathlon a permis d’alerté tout un territoire sur le danger de voir son éducation se dégrader. Les échanges pendant cet Educathlon et les lettres font ressortir beaucoup d’arguments POUR le maintien et l’amélioration d’une éducation de qualité et de proximité dans les Cévennes.
« L’aménagement du territoire commence par le maintien des services publics » explique un maire. Un autre exprime sa crainte ainsi : « Le projet de suppression risque d’entraîner la fermeture des petites écoles à classe unique, d’affecter la qualité de notre collège au Collet de Dèze et donc de diminuer l’attractivité de notre territoire pour les jeunes actifs ayant des enfants ».
« Trop souvent une logique à court terme minimise les effectifs alors que le nombre d’élèves ne peut qu’augmenter avec l’implantation actuelle par la commune d'un lotissement de 24 unités d’habitations », disent les parents d’élèves, les commerçants et le maire d’un autre village.
Le président d’une Communauté de Communes fait connaître les efforts pour une revitalisation de son territoire par l’installation de familles nouvelles et d'activités économiques. « Mais cette revitalisation n’aura aucune chance d’aboutir si le tissu des services nécessaires à la vie quotidienne n’est pas maintenu : services de santé, écoles, services postaux, gendarmerie, maintenance des réseaux (électricité, téléphone, haut débit, voirie…..). »
Un enseignant souligne l’importance de l’école pour la vie sociale et culturelle dans un village.
Une association de Parents d’Elèves stipule également l’importance de nos écoles pour le réseau social des enfants et pour leur socialisation.
Un parent signale que tous les services normaux (bibliothèque, gymnase, piscine, salles de concerts ou de cinéma) sont déjà très éloignés. Eloigner aussi l’éducation, ça devient trop.
Les parents d’élèves d’un collège font le lien entre les écoles primaires et leur collège : « … les écoles rurales éduquent nos futurs collégiens ».
A la fin de ce premier jour, une quarantaine de parents, d’élus et d’enseignants se sont réunis à Florac pour constater la richesse des échanges de cette journée et que beaucoup d’arguments avancés pour supprimer ici et là des postes dans le passé n’étaient pas valables. Il est évoquer également l’incohérence d’une politique qui investit des millions d’euros dans la revitalisation rurale (routes à 4 voies, haut débit, investissements économiques) et qui supprime en même temps des postes qui ne coûtent que quelques dizaines de milliers d’euros par an dans un service primordial comme l’éducation.
L’Educathlon se poursuit mercredi 17 novembre avec la remise de toutes ces lettres au Préfet, aux Députés et au Sénateur par un bon nombre de participants avec des ânes, des chèvres, en courant, en vélo ou en voiture.
Le Collectif « Pour la qualité de l’éducation en Cévennes »
Contacts :
Cathy Baulès, présidente de l’Association de Parents d’Elèves du collège de St. Etienne Vallée Française, tél. 0466312291, cbaules@gmail.com
Jur Jacobs, président de l’Association de Parents d’Elèves « Avenir et Education en Cévennes », tél. 04 66 45 52 43, ape-aec@la-combe.com
Angélique Meynadier et Mygleen Lequeffrinec, pour le collectif des parents d’élèves de l’école primaire de St Etienne Vallée Française, tél. 04 66 45 92 53, didier.meynadier@sfr.fr et, 04 66 65 20 59, mygleen.renaud@orange.fr
Aurore Bounan, pour le collectif des parents de Florac, tél. 04 66 31 10 17, famillebounan@yahoo.fr