Bonjour à tous,

parents d'éleves, amis de l'école...



Un espace créé pour vous informer de toutes les actions faites, pour sauver l'école de notre village.



mercredi 8 septembre 2010

Article midi libre mardi 7 septembre

Mende. ÉducationUne classe "sauvage" à S t -Étienne-Vallée-Française



RAPPEL
Un poste en moins. La mauvaise nouvelle était tombée au printemps dernier. Depuis la rentrée, l'école maternelle et primaire cévenole de S t -Étienne-Vallée-Française ne compte donc que deux instituteurs.
Aussitôt, à l'initiative des parents d'élèves, une classe "sauvage" a été mise sur pied, autour de l'enseignant retraité Jean-Pierre Hours (notre édition de dimanche).
Les 37 enfants inscrits sont ainsi répartis selon les trois cycles définis par l'Éducation nationale. Et les parents des dix participants à cette classe hors-la-loi ont signé une décharge dégageant le bénévole de toute responsabilité en cas d'accident. Tableau noir, livres, craies : pour le reste, tout semble normal. Pour une classe qui se revendique « sauvage », son organisation est bigrement précise.



La dizaine d'enfants qui y participe arrive à neuf heures moins dix et ne rentre pas par l'entrée principale. Les bambins empruntent le préau municipal pour rejoindre leur salle. Et leurs récréations sont décalées : pas question de partager les jeux dans la cour avec les autres. Trop risqué.
Car l'initiative menée depuis la rentrée à l'école de Saint-Étienne-Vallée-Française est parfaitement illicite. Et donc plutôt aventureuse en cas d'accident. « Cette prise en charge n'apporte aucune garantie administrative ni juridique pour les enfants », a rappelé l'inspecteur d'académie François Lacan dans un courrier transmis aux parents concernés.
Mais ce n'est pas tout. Selon l'administration, l'obligation scolaire n'est pas respectée. « Cette classe est totalement illégale et dans ces circonstances, les élèves qui s'y trouvent ne sont pas considérés comme scolarisés, écrit François Lacan. La non-régularisation sans délai de la situation de chacun de vos enfants conduirait à des poursuites sur le plan pénal. » Une menace claire, relayée localement par la directrice Marie-Noëlle Meillet, qui se refuse à toute autre déclaration qu'un lapidaire : « C'est illégal, c'est tout. » Qu'importe : les parents d'élèves n'entendent pas désarmer. « On ne lâchera pas, prévient Hélène Dubois, mère de deux enfants scolarisés à Saint-Étienne. C'est un enseignant expérimenté qui leur fait la classe, pas le premier venu : on n'est pas irresponsables. Et on ne se considère pas du tout comme des hors-la-loi. » Les initiateurs du mouvement l'assument : mieux vaut cette situation qu'un fonctionnement de l'établissement avec seulement deux enseignants - et donc deux classes - pour 37 inscrits, de la petite section de maternelle au CM2, tous confondus.
« J'ai un enfant qui va entrer en 6 e l'an prochain, témoigne ainsi Jean-Luc Ruedas. Mon souci, c'est la qualité de l'enseignement. Comment une personne, en ayant tous les niveaux de primaire, peut-elle l'assurer ? Moi, je préfère cette classe "sauvage" que de voir tous les niveaux mélangés. » Il n'empêche, la situation ne peut forcément être que provisoire. « Mais c'est l'inspection qui détient la solution, lance Jean-Jacques Fabre. Des postes, il en existe. Le nombre d'élèves est en augmentation. Des travaux ont été réalisés sur l'école, avec des fonds d'État. Et c'est ici qu'on ferme une classe ? C'est la preuve que c'est une gestion catastrophique. »Demain soir, sur requête des parents d'élèves, un conseil municipal extraordinaire sera organisé sur le sujet. Réservé, le maire attend son issue pour se prononcer : pour le moment, il ne soutient ni ne dénonce clairement l'action en cours. « Je ne veux pas devenir otage de la situation, indique Gérard Crouzat. Je ne me prononce pas sur la question de la pédagogie en elle-même. Moi, ce qui m'inquiète, c'est la sécurité, il ne faut pas qu'il arrive un accident. » Le premier édile ne voit qu'une issue à la situation : faire grossir les effectifs. « C'est mon seul objectif et ce n'est qu'ainsi que nous aurons cette troisième classe, martèle-t-il. J'ai encore des rendez-vous cette semaine pour faire venir des familles sur le village... » D'ici là, la classe "sauvage" devrait se poursuivre à l'école de Saint-Étienne-Vallée-Française. « Moi, je tiendrai bon, promet l'enseignant bénévole Jean-Pierre Hours. Plusieurs institutrices à la retraite se sont aussi proposées. Alors si jamais on m'emporte, elles prendront la relève. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire