Bonjour à tous,

parents d'éleves, amis de l'école...



Un espace créé pour vous informer de toutes les actions faites, pour sauver l'école de notre village.



lundi 13 septembre 2010

Premiere page de midi libre

Édition du lundi 13 septembre 2010

Photo Christophe FORTIN

Instit rebelle au pays des Camisards « Nous faisons de l'école un élément central du développement du territoire »
En Cévennes, un village défend l'école en ouvrant une "classe sauvage"

REPORTAGE
Il fallait que cela se passât ici, en Vallée-Française, haut lieu du pays cévenol où l'on résiste comme l'on respire ! Les parents d'élèves de Saint-Étienne, charmant village au fond de cette vallée que l'on dit "française" parce que les Francs y firent barrage aux Wisigoths, auraient pu – « comme tout le monde » – occuper bruyamment l'école. En espérant attendrir l'inspection d'académie de Lozère, afin qu'elle rétablisse le poste d'instituteur supprimé pour cette rentrée 2010.
Peu confiants dans les retombées du camping revendicatif, les villageois ont préféré ouvrir que fermer. Cette classe sacrifiée, ils ont voulu qu'elle fonctionne, contre la volonté de l'administration. Encore fallait-il trouver un maître ! Jean-Pierre Hours, instituteur retraité depuis cinq ans, élu de surcroît et investi dans moult secteurs de la vie locale, jusqu'au balisage des sentiers de randonnée, a accepté de remonter sur l'estrade. « Pas pour le plaisir, dit-il, car je suis mieux dans mon jardin et dans les engagements qui m'animent ! Non, là c'est une action militante et déterminée pour faire avancer les choses... » Chez ce Cévenol de souche souffle l'esprit des Camisards, celui aussi du maquis de la Picharlerie où furent formées des escouades de "combattants de l'ombre", ou, plus récent, celui de la bagarre épique menée contre le barrage de La Borie. Même le parc national des Cévennes, qui n'est pas la plus mauvaise chose qui soit arrivée au pays, a dû composer avec le caractère rebelle de la Vallée-Française.
Issu d'une famille de Barre-des- Cévennes, Jean-Pierre Hours se définit comme « un parpaillot des hautes ter res ». Deux aïeuls enseignants lui ont transmis le plaisir de faire crisser la craie sur le tableau noir. Sorti de l'École normale en 69, il se spécialise dans la prise en charge des enfants en difficultés. Puis, passe l'essentiel de sa carrière à sillonner le sud de la Lozère : il est l'instit remplaçant qui professe de village en village. « J'ai d'anciens élèves partout, y compris à St-Étienne, où j'ai passé plusieurs mois dans les années 2000. Cela donne une légitimité à mon retour dans cette école... », lâche-t-il, sourire en coin, à l'adresse de l'inspection académique qui le menace d'une action au pénal. Lui affirme que faire la classe hors du cadre de l'Éducation nationale n'est pas illégal. Il exhibe un t exte officiel : « L'instruction obligatoire peut être donnée dans les établissements ou écoles publiques ou privées, soit dans les familles par les parents ou toute personne de leur choix... » Les parents des dix enfants de la "classe sauvage" ont affirmé le choix de Jean-Pierre Hours et lui ont signé une décharge de res ponsabilité. « Que l'Éduca tion nationale vienne vérifier la qualité de notre enseignement ! », lance-t-il, sûr de lui.
"Qualité", maître mot qui justifie la rébellion ! Jean-Pierre Hours coiffe sa casquette d'élu local : « La qualité de l'enseignement est essentielle car nous faisons de l'école un élément central du développement du territoire. Dernièrement, la Safer voulait vendre une propriété à des retraités, on a privilégié le projet d'une famille avec deux enfants. » « Pour l'épicerie, on a trouvé un gérant venant de Nîmes, avec six enfants dont trois à l'école et un au collège. Pour nous, l'école permet d'engager la chaîne sur le pédalier du développement. Là on est en train de nous faire dérailler... » La Vallée-Française, soudée autour d'une communauté de communes dynamique, prétend incarner la modernité dans la ruralité et l'avenir en Cévennes. Désormais, la population augmente, enrichie par de nouveaux venus en quête d'un environnement exceptionnel, fût-ce au prix de renoncements. « On peut faire des concessions sur plein de choses mais pas sur l'intérêt des enfants », défend Fabien Dubrevic, délégué des parents d'élèves, un jeune apiculteur venu de Haute-Savoie avec femme et trois enfants. Dans le pays, ça bouge : des projets d'éco-logements sont dans les cartons, tandis qu'on rénove aussi l'habitat ancien pour proposer du locatif de bon niveau. Le village de vacances est en reconstruction pour coller à la demande grandissante d'éco-tourisme. La vie associative est des plus intenses et maintient notamment la grande tradition culturelle cévenole.
Avec la passion du militant, Jean-Pierre Hours défend la cohérence du projet local : « On a des convictions et des objectifs. Et au centre de tout, on veut une école rurale d'excellence. » Que l'instit rebelle a promis de défendre à tout prix...


Patrick NAPPEZ

Jean-Pierre Hours a repris le chemin de l'école communale de Saint-Étienne-Vallée-Française qui comptait jusqu'à présent trois classes(une par cycle d...


Jean-Pierre Hours a repris le chemin de l'école communale de Saint-Étienne-Vallée-Française qui comptait jusqu'à présent trois classes(une par cycle d'enseignement primaire). Actuellement, 37 enfants sontinscrits dans cette école dont 22 enmaternelle, « ce qui garantit l'avenir » ,selon les parents.Ceux-ci rappellent qu'en Lozère,l'Éducation nationale admet unemoyenne de 12 élèves par classepour les écoles à trois classes. « On avait un accord avec le précédentinspecteur d'académie. Il est parti et là... » déplorent les parents, décidés à « aller jusqu'au bout »

INSOLITE Maire minoritaire


INSOLITE
Maire minoritaire Vendredi après-midi, une rencontre a eu lieu entre les parents d'élèves et l'inspecteur d'académie, sans faire pour autant avancer la situation. Plus étonnante est la conséquence politique de cette affaire de "classe sauvage". Le maire de Saint-Étienne-Vallée- Française, Gérard Crouzat, critique envers l'initiative des parents, a été mis en minorité par son conseil (à six voix contre cinq), dans lequel siège Jean-Pierre Hours.
Le premier magistrat a jugé « illégale » l'occupation des locaux et a fait part de ses craintes pour la sécurité

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire